Créer une holding familiale est une façon simple et puissante d’organiser un patrimoine autour d’une société “mère” qui détient les titres parts ou actions de plusieurs sociétés “filles”. L’objectif est de centraliser la gestion, de piloter une politique d’investissement cohérente, de faciliter la transmission et d’optimiser le régime fiscal applicable aux dividendes et aux plus-values, dans le respect du droit. Ce guide explique, sans jargon, ce qu’est une holding familiale, ses avantages, son fonctionnement, ses limites et les étapes pour créer une holding. Il inclut également une FAQ claire et des ressources officielles pour aller plus loin.

Qu’est-ce qu’une holding familiale ?

Une holding est une société dont l’activité principale consiste à détenir des titres parts ou actions d’autres sociétés. Dans sa version familiale, les membres de la famille, qu’il s’agisse des parents, des enfants ou des frères et sœurs, regroupent leurs investissements au sein d’une société holding qui devient société mère d’un groupe dit “mère-fille”.

On distingue deux grandes catégories de structures. La holding passive, également appelée “pure”, se limite à détenir des titres, à percevoir des dividendes reçus des filiales et à prêter des fonds au groupe, sans fournir de services opérationnels. La holding animatrice, quant à elle, anime et oriente l’activité de ses filiales en matière de stratégie, de services communs, de direction, de marketing ou de ressources humaines ; cette activité d’animation constitue un critère déterminant pour certains régimes de faveur, notamment en transmission dans le cadre du pacte Dutreil.

L’idée à retenir est que la holding transforme des participations éparpillées en un groupe organisé autour d’une société mère dotée d’un capital social adapté au projet.

Pourquoi créer une holding familiale ? Les avantages majeurs

  • Centraliser la gestion et accélérer les décisions
    La holding offre une vision consolidée des sociétés et de leurs titres, mutualise la trésorerie, les achats, les outils et, lorsque c’est pertinent, certaines équipes. Cette centralisation facilite des arbitrages rapides acquisitions, cessions, réinvestissements et fluidifie le pilotage du groupe.
  • Optimiser la fiscalité des flux avec le régime mère-fille
    Le régime mère-fille (CGI) permet, sous conditions, une quasi-exonération des dividendes perçus par la société mère grâce à la réintégration d’une quote-part de frais et charges de 5 %. En pratique, environ 95 % des dividendes sont neutralisés dans le résultat imposable, ce qui préserve la capacité d’investissement et alimente l’effet “machine à réinvestir”. Les dividendes distribués aux associés personnes physiques restent imposés au PFU 30 % (12,8 % d’IR + 17,2 % de prélèvements sociaux), avec option possible pour le barème.
  • Piloter l’IS au niveau du groupe via l’intégration fiscale
    Lorsque la société mère détient au moins 95 % des filiales et que les conditions sont réunies, l’intégration fiscale permet de regrouper les résultats, de compenser bénéfices et déficits, et d’appréhender l’impôt sur les sociétés au niveau du groupe. À titre de rappel, le taux normal de l’IS est de 25 % et reste confirmé en 2025.
  • Préparer et sécuriser la transmission (pacte Dutreil et donations)
    La holding animatrice peut, sous conditions, bénéficier du pacte Dutreil avec une exonération partielle généralement de 75 % des droits de mutation à titre gratuit, moyennant engagements de conservation et de direction (modalités précisées par les textes et la doctrine). En parallèle, hors Dutreil, chaque parent peut donner 100 000 € par enfant tous les 15 ans en franchise de droits grâce à l’abattement légal.enim in eros elementum tristique.ue la société mère détient au moins 95 % des filiales et que les conditions sont réunies, l’intégration fiscale permet de regrouper les résultats, de compenser bénéfices et déficits, et d’appréhender l’impôt sur les sociétés au niveau du groupe. À titre de rappel, le taux normal de l’IS est de 25 % et reste confirmé en 2025.

Transmission : Cap sécurisé

La liste des pièces, la séquence guichet unique et des modèles prêts à l’emploi pour créer ta holding.

Comment fonctionne une holding familiale ?

Le schéma “mère-fille”

Au sommet se trouve la société holding, souvent constituée sous forme de SAS ou de SARL, voire de SCI patrimoniale selon les projets. En dessous, une ou plusieurs filiales — sociétés opérationnelles ou patrimoniales — sont détenues par la mère. Lorsque la holding est animatrice, des conventions encadrent l’animation, notamment par des management fees, des services partagés et une stratégie commune.

Les flux financiers usuels

Les dividendes des filiales remontent vers la holding dans le cadre du régime mère-fille. L’intégration fiscale, sur option, permet de calculer l’IS au niveau du groupe. Des prêts intra-groupe peuvent être mis en place dans le respect de conventions et de taux de marché. Des cessions et des achats de titres peuvent également intervenir entre sociétés du groupe, en fonction des besoins d’organisation et d’investissement.

Les décisions stratégiques

La holding nomme les dirigeants des filiales, définit la politique d’investissement, arbitre les activités et les métiers et standardise les outils. Elle anticipe la transmission du patrimoine par des donations échelonnées, un pacte Dutreil et, le cas échéant, des clauses statutaires adaptées.

Création d’une holding familiale : les étapes clés

Clarifier l’objectif et le périmètre

Il convient d’arrêter la gouvernance en précisant qui décide et selon quelles règles familiales. Le périmètre cible doit recenser les filiales existantes et futures, les entreprises à acquérir et, le cas échéant, l’immobilier — notamment neuf. Le régime fiscal visé — mère-fille, intégration fiscale, Dutreil — doit être défini dès l’origine.

Choisir la forme sociale et rédiger les statuts

La SAS apporte de la souplesse de gouvernance et facilite l’accueil d’investisseurs ; la SARL offre un cadre protecteur bien adapté aux membres d’une même famille ; la SCI patrimoniale sert à détenir de l’immobilier, le plus souvent à l’IR, avec une option possible pour l’IS selon la stratégie. Les statuts préciseront l’objet social — détention et, le cas échéant, animation —, le capital social, ainsi que les clauses d’agrément, de préemption, d’inaliénabilité et, s’il y a lieu, un pacte d’associés.

Constituer le capital : apports et rachats

Les titres détenus par la famille peuvent être apportés à la société holding en échange de parts ou d’actions de la mère. La holding peut aussi racheter des titres, le financement reposant alors sur les dividendes remontés, sur la dette ou sur un apport en numéraire.

Paramétrer les régimes fiscaux

L’éligibilité au régime mère-fille doit être vérifiée, notamment au regard du seuil de détention et de la durée. L’opportunité de l’intégration fiscale se mesure en fonction d’un pourcentage de détention de 95 % et des options et délais applicables. La transmission, via un pacte Dutreil et des donations avec abattements, se prépare en amont pour sécuriser l’ensemble.

Accomplir les formalités de création

Les formalités classiques comprennent la rédaction des statuts, le dépôt du capital social, la signature des conventions — animation, management fees, prêts —, la publication et l’immatriculation au RNE ou au RCS, ainsi que l’ouverture des comptes bancaires. La mise en place de la comptabilité et des processus de groupe vient compléter le dispositif.

FAQ – Holding familiale

Quelles démarches administratives ?

Les démarches couvrent la rédaction des statuts, le dépôt du capital social, la publication et l’immatriculation au RCS. Elles incluent également les déclarations fiscales selon le régime choisi, comme l’option d’intégration fiscale par la société mère ou les obligations déclaratives liées au Dutreil.

Quels sont les risques ou inconvénients ?

Les principaux points de vigilance concernent les coûts de gestion et les exigences documentaires, en particulier pour une holding animatrice. Ils incluent aussi un risque de requalification si l’animation n’est pas suffisamment démontrée, ainsi que la fiscalité des distributions aux associés, avec un PFU de 30 % par défaut.

Les dividendes versés aux personnes physiques sont-ils “sans impôt” grâce à la holding ?

Non. Le régime mère-fille s’applique aux flux inter-sociétés au niveau de la société mère. Lorsque la holding redistribue des dividendes à ses associés personnes physiques, ces revenus demeurent imposés — par défaut au PFU de 30 % — ou selon le barème sur option.

Faut-il absolument une holding “animatrice” ?

Ce n’est pas une obligation et tout dépend des objectifs. La version passive suffit pour une gestion financière et l’application du régime mère-fille. La version animatrice est surtout recherchée pour certains régimes de transmission, mais elle suppose de pouvoir justifier concrètement l’activité d’animation.

Holding passive ou animatrice : comment choisir ?

Le choix dépend de vos objectifs. Si vous visez principalement la détention de titres et la centralisation des flux, une holding passive suffit. Si vous recherchez des régimes de faveur en transmission ou une création de valeur opérationnelle par des services communs, la holding animatrice s’impose, à condition d’établir des conventions et de démontrer une animation effective (stratégie, management, fonctions support).

Optimisation fiscale de groupe

Mesurez l’impact du régime mère-fille, testez l’intégration fiscale et optimisez la remontée de dividendes pour financer vos réinvestissements.

Sources : https://www.impots.gouv.frhttps://www.service-public.frhttps://bofip.impots.gouv.fr

Témoignages clients