Vous êtes dirigeant d’entreprise, gérant d’une SARL, président de SAS ou SASU, indépendant — et vous cherchez à optimiser votre rémunération en arbitrant entre salaire, dividendes, avantages en nature, épargne salariale et autres leviers sociaux et fiscaux. Bonne nouvelle : il existe des stratégies simples et 100 % légales pour améliorer votre revenu net, maîtriser vos cotisations sociales, tout en préservant votre protection sociale et la solidité de votre société.
Ce guide 2025 présente, pas à pas, les options de rémunération, les régimes applicables, les erreurs à éviter et les questions clés à se poser, avec des exemples concrets et un tableau récapitulatif à jour. À la fin, vous saurez articuler salaire et dividendes, arbitrer le statut social (assimilé salarié ou TNS) et enclencher les bons dispositifs pour optimiser votre rémunération de dirigeant.

Les 6 grands leviers de rémunération du dirigeant

1) Le salaire (rémunération de mandat social)

Le salaire concerne le président de SAS ou SASU, assimilé salarié, ainsi que le gérant minoritaire ou égalitaire de SARL. Le gérant majoritaire relève, lui, du statut TNS au sein du régime des indépendants.
En assimilé salarié, la couverture Sécurité sociale est robuste, avec retraite de base et complémentaire cadre, indemnités journalières et prévoyance. La rémunération, si elle correspond à un travail effectif et n’est pas excessive, reste déductible du résultat.
Il faut toutefois garder à l’esprit que les cotisations sociales sont élevées pour un assimilé salarié, même sans assurance chômage obligatoire. En TNS, pour un gérant majoritaire de SARL, les cotisations sont généralement plus modérées, mais la protection sociale diffère. Un focus SARL vs SAS est proposé plus bas.

2) Les dividendes

Les dividendes concernent les associés de sociétés soumises à l’IS, qu’il s’agisse d’une SARL, d’une SAS ou d’une SASU.
En 2025, le PFU (flat tax) de 30 % s’applique par défaut, avec 12,8 % d’impôt et 17,2 % de prélèvements sociaux. Il est toujours possible d’opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu, avec abattement de 40 % et CSG partiellement déductible, mais on perd alors la simplicité du PFU.
En SARL, lorsque le gérant majoritaire est TNS, la fraction de dividendes qui dépasse 10 % du capital social, des primes d’émission et des sommes en compte courant est assujettie aux cotisations sociales du régime TNS. Cette règle change l’arbitrage et doit être intégrée dès le départ.

3) Les avantages en nature et les frais (voiture, logement, outils pro…)

Les avantages en nature permettent d’optimiser la rémunération sans augmenter excessivement les cotisations, selon les barèmes en vigueur. Ils doivent toutefois être cadrés proprement, car ils sont imposables et soumis à cotisations dans de nombreux cas.
Un bon réflexe consiste à privilégier l’indemnisation de frais réels dûment justifiés, via des notes de frais, lorsque cela est possible et conforme.

4) L’épargne salariale et retraite (PEE, PER d’entreprise, abondements)

La mise en place d’un PEE, d’un PEG ou d’un PER Collectif dans la société, au bénéfice du dirigeant et des salariés, ouvre la voie à des abondements exonérés dans certaines limites, avec des allégements sociaux et fiscaux selon le régime applicable.
C’est une excellente brique pour lisser ses revenus, différer l’imposition et optimiser sa charge fiscale dans le temps.

5) Les primes et l’intéressement

L’intéressement et la participation, dans les structures éligibles, permettent d’introduire une part variable, déductible et souvent allégée en cotisations sociales, tout en alignant l’équipe sur la performance de l’entreprise.

6) Le mix investissement personnel (immobilier, financiers)

L’objectif est de transformer une partie des dividendes ou du salaire en revenus patrimoniaux mieux optimisés à terme. L’immobilier neuf en LMNP ou Pinel, ou encore les ETF via un CTO ou un PEA, s’inscrivent dans cette logique.
Ce mix diversifie les sources de revenus, capte des avantages fiscaux et sociaux indirects et contribue à sécuriser la protection sociale à long terme, notamment en matière de retraite.

Demander une simulation

Salaire ou dividendes ? Les bonnes questions à se poser

Quel est mon statut et ma couverture sociale cible ?
Le président de SAS est assimilé salarié, rattaché au régime général, sans assurance chômage par défaut. Le gérant majoritaire de SARL est TNS et relève de mécanismes spécifiques, notamment l’assujettissement d’une partie des dividendes aux cotisations sociales au-delà de 10 %.

Quel est mon taux marginal d’imposition (barème IR 2025) ?
Le barème 2025 (revenus 2024) comporte les tranches suivantes : 0 % jusqu’à 11 497 € ; 11 % de 11 498 à 29 315 € ; 30 % de 29 316 à 83 823 € ; 41 % de 83 824 à 180 294 € ; 45 % au-delà de 180 294 €.

Quel est l’IS payé par ma société ?
Le taux normal d’IS est de 25 %, avec un taux réduit de 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfices pour les PME qui remplissent les conditions liées au chiffre d’affaires, à la détention du capital et à sa libération.

Ai-je besoin de droits (retraite, indemnités journalières, prévoyance) ?
Plus la part salariale est élevée pour un assimilé salarié, plus la couverture sociale est solide, notamment en matière d’indemnités journalières et de retraite complémentaire.

Quel niveau de trésorerie et d’investissement je vise ?
Les dividendes favorisent une sortie de cash après IS et PFU. Le salaire est déductible du résultat et réduit l’IS, mais il génère des cotisations sociales. L’équilibre se décide selon la rentabilité, les besoins de trésorerie et le projet patrimonial.

Panorama 2025 : comparaison synthétique des formes de rémunération

Salaire (mandat social).
En SAS, le président est assimilé salarié et relève du régime général, sans assurance chômage par défaut. En SARL avec un gérant majoritaire, le statut TNS s’applique. Les cotisations sont de niveau cadre en SAS, alors qu’en TNS la charge globale est souvent plus modérée. Le salaire est déductible du résultat s’il est justifié. La protection sociale est élevée pour un assimilé salarié, avec maladie, retraite de base et complémentaire, et prévoyance. Cette option est pertinente si l’on a besoin de droits sociaux et d’une régularité de revenu.

Dividendes.
Pour un associé personne physique, le PFU de 30 % s’applique par défaut, avec une option possible pour le barème et l’abattement de 40 %, ainsi que la CSG partiellement déductible. En SARL avec gérant majoritaire TNS, la fraction au-delà de 10 % du capital social et assimilés est soumise aux cotisations sociales. Les dividendes ne génèrent pas de droits maladie ou retraite en SAS et conviennent pour une sortie de cash ponctuelle, surtout si le TMI est faible ou si le PFU est avantageux.

Avantages en nature.
Ils sont, en principe, imposables et soumis à cotisations selon des barèmes. La protection sociale associée varie selon l’avantage. Ils sont utiles pour répondre à des besoins réels — véhicule, outils — sans basculer toute l’optimisation sur le brut salarial.

PEE et PER Collectif.
Dirigeants et salariés peuvent bénéficier d’abondements exonérés dans des plafonds, avec une fiscalité déportée. Ces dispositifs servent l’épargne et la retraite, et facilitent le lissage des revenus tout en partageant la valeur.

Intéressement et participation.
Ils dépendent de l’éligibilité de l’entreprise et de régimes sociaux et fiscaux spécifiques, généralement attractifs. Ils permettent d’introduire une part variable liée aux résultats.

À retenir.
Le bon mix combine un salaire pour la construction des droits sociaux, des dividendes pour optimiser l’impôt, une épargne salariale comme levier fiscal et social, et des investissements — immobiliers neufs et financiers — pour structurer le patrimoine. L’équilibre dépend du statut, de la rentabilité, du TMI et des objectifs personnels.

Exemple chiffré — ordres de grandeur utiles

Rappel. Les calculs exacts dépendent de nombreux paramètres : tranche d’impôt, quotient familial, dispositifs, assiettes sociales, exonérations éventuelles et situations spécifiques. Il convient d’utiliser un simulateur officiel pour affiner son cas.

Hypothèses.
La société est à l’IS. Le dirigeant est soit président de SAS (assimilé salarié), soit gérant majoritaire de SARL (TNS). Le bénéfice avant rémunération s’élève à 120 000 €. Le capital social est de 20 000 €. Le TMI de référence du dirigeant est de 30 % selon le barème 2025. Le taux d’IS appliqué est de 15 % jusqu’à 42 500 € puis de 25 %. Les dividendes, lorsqu’ils sont distribués, sont taxés au PFU de 30 %.

Scénario A — Priorité au salaire (SAS).
Une rémunération brute de 60 000 € est versée. Les cotisations d’assimilé salarié de type cadre sont significatives, l’assurance chômage n’étant pas obligatoire. La contrepartie est favorable : le salaire est déductible, ce qui réduit l’IS, et la protection sociale demeure élevée. Le solde de bénéfice reste soumis à l’IS et une distribution complémentaire en dividendes peut intervenir le cas échéant, sous PFU.

Scénario B — Priorité aux dividendes (SAS).
Le dirigeant se verse un salaire plus faible — par exemple 24 000 € — et complète sa rémunération par des dividendes post-IS. Le PFU de 30 % s’applique. Les cotisations sont moins élevées, mais les droits retraite et indemnités journalières issus de la part salariale sont mécaniquement plus faibles.

Scénario C — SARL TNS (gérant majoritaire).
Le salaire TNS supporte des cotisations souvent plus modérées que le statut d’assimilé salarié, selon une assiette et des taux spécifiques. Pour les dividendes, la fraction excédant 10 % du capital social et des sommes assimilées est soumise aux cotisations sociales TNS. Dans ce cadre, tester la frontière optimale entre salaire et dividendes via un simulateur dédié permet de visualiser le net selon le régime.

Tableau récapitulatif

SujetDonnée / Règle
PFU sur les dividendesLe taux global est de 30 %, soit 12,8 % d’impôt et 17,2 % de prélèvements sociaux.
Barème IR 2025Les tranches sont de 0 % jusqu’à 11 497 € ; 11 % de 11 498 à 29 315 € ; 30 % de 29 316 à 83 823 € ; 41 % de 83 824 à 180 294 € ; 45 % au-delà de 180 294 €.
IS des PMELe taux réduit de 15 % s’applique jusqu’à 42 500 € de bénéfices lorsque les conditions sont réunies, puis 25 % au-delà.
SAS (président)Le président est assimilé salarié et supporte des cotisations de niveau cadre, sans assurance chômage par défaut.
SARL (gérant majoritaire)Le gérant est TNS ; au-delà de 10 % du capital, la fraction de dividendes devient assujettie aux cotisations sociales.
CSG déductibleElle n’est possible que si l’on opte pour le barème, et non avec le PFU.
Outils pratiquesLes simulateurs de l’impôt sur le revenu et des dividendes permettent de tester rapidement son cas.

Tendances en rémunération des dirigeants

On observe une hybridation croissante entre salaire et dividendes, avec un mix agile adapté au statut et à la profitabilité. L’épargne salariale se généralise dans les PME performantes afin d’optimiser les cotisations et l’impôt tout en fidélisant les équipes. La décision s’appuie davantage sur la donnée, grâce aux simulateurs officiels, plutôt que sur l’intuition. La gouvernance se renforce par des procès-verbaux d’assemblée plus rigoureux lors des distributions, une traçabilité renforcée des avantages et une clarification du mandat social.

Erreurs fréquentes des dirigeants à éviter

La première consiste à se verser uniquement des dividendes en SAS en oubliant l’enjeu de couverture sociale : il n’y a pas de droits chômage par défaut et les droits retraite sont liés au salaire. La seconde est d’ignorer le seuil de 10 % des dividendes en SARL TNS, ce qui expose à des cotisations sociales imprévues. Enfin, choisir le PFU sans tester l’option barème peut être pénalisant lorsque le TMI et l’abattement de 40 % rendent le barème plus intéressant.

Audit express de votre rémunération

Identifiez en quelques minutes les leviers concrets pour augmenter votre net, maîtriser vos cotisations et sécuriser vos droits, avant vos prochains arbitrages.

FAQ — Rémunération du dirigeant

Cette FAQ  apporte des réponses synthétiques et à jour aux questions les plus courantes des dirigeants. Elle éclaire les arbitrages entre salaire, dividendes et dispositifs d’épargne, afin de sécuriser vos décisions sur les plans social, fiscal et juridique.

Comment déterminer une rémunération “adéquate” pour un dirigeant ?

Il s’agit de combiner un salaire “juste”, correspondant à un travail effectif et déductible, avec des dividendes adaptés à la trésorerie et au TMI. Les droits maladie, retraite et la prévoyance doivent rester une priorité avant la simple maximisation du net.

Salaire ou dividendes : quel est le plus intéressant ?

Aucun levier ne gagne seul. Le choix dépend du statut assimilé salarié en SAS ou TNS en SARL , du taux d’IS et du barème de l’impôt sur le revenu. Le PFU à 30 % est simple, mais l’option barème peut l’emporter selon la tranche.

Les dividendes en SARL supportent-ils des cotisations sociales ?

Les dividendes ne créent pas de droits retraite ni d’indemnités journalières. Les droits proviennent du salaire d’assimilé salarié, l’assurance chômage n’étant pas obligatoire par défaut.

En SAS, ai-je des droits si je me verse surtout des dividendes ?

Vos dividendes ne créent pas de droits (retraite, IJ). Vos droits proviennent de votre salaire d’assimilé salarié (hors chômage par défaut). Entreprendre Service Public

Comment profiter du taux réduit d’IS à 15 % ?

Si l’entreprise est une PME respectant les critères de chiffre d’affaires, de libération du capital et de détention par des personnes physiques, la tranche jusqu’à 42 500 € de bénéfices peut être taxée à 15 %, le surplus restant à 25 %.

PFU ou barème : comment choisir sur mes dividendes ?

Il faut comparer les deux options. Le PFU de 30 % offre la simplicité ; le barème, avec abattement de 40 % et CSG partiellement déductible, peut devenir plus favorable selon le TMI et la situation familiale.

Les simulateurs officiels sont-ils fiables pour décider ?

Ils offrent une base solide pour des hypothèses 2025, que l’on parle d’impôt sur le revenu, de SASU ou de dividendes. Un conseil personnalisé demeure néanmoins utile pour affiner.

Puis-je optimiser via des avantages en nature ?

Oui, à condition de respecter les barèmes et de conserver les justificatifs. Ils restent souvent imposables et soumis à cotisations. Les frais réels documentés complètent utilement le dispositif.

Quel lien entre rémunération et investissement immobilier ?

Un mix bien pensé entre salaire et dividendes peut financer des investissements à avantages, comme l’immobilier neuf en LMNP, en EHPAD ou avec TVA réduite, afin de diversifier les revenus et d’optimiser l’impôt global.

Et si ma situation change en cours d’année ?

Il est possible de réajuster. On peut recalibrer salaire et dividendes avant la clôture, utiliser les simulateurs pour mesurer l’impact et faire valider l’arbitrage par un conseiller.

Témoignages clients